Portraits
Cappiello a été passionné par la peinture dès son plus jeune âge. Il l’apprit en autodidacte, sans professeur. A ses débuts, du fait de ses rencontres, il fut influencé par des peintres macchiaioli.
Ses premières peintures connues datent de 1886. Il n’avait que 11 ans.
Il s’agit de quelques paysages et surtout de portraits souvent dans un environnement paysager ou dans un décor d’intérieur (cf. tableau ci-contre).
Très rapidement sa prédilection va vers le portrait ou vers sa forme plus synthétique : la caricature. Il pratique ce genre pendant 8 ans environ. A partir de 1904, il arrête les caricatures. Mais de nombreuses personnalités continuent de lui demander de faire leur portrait, tout particulièrement dans la période 1905 – 1920.
Bien que beaucoup soient merveilleux, ils sont peu connus car ils ont été peu exposés et restent gardés dans les familles. De plus ils ont certainement été étouffés par l’ensemble exceptionnel que constituent les caricatures et les affiches de Cappiello.
En dehors de ses autoportraits et des portraits de sa femme et de ses enfants, on citera à titre d’exemples, les portraits de sa belle sœur Jeanne Mühlfeld, de son beau-frère Paul Adam, de Puccini, de madame Jean Stern, de la princesse Magda Achille Murat déguisée en danceuse thaïlandaise.
Dans ses portraits, Cappiello recherche la ressemblance non seulement plastique, mais aussi psychologique avec une scrupuleuse exactitude. Son art procède par simplification. Il nous dit : «dans un visage il y a quelques traits à saisir, à conserver, tous les autres doivent disparaître. Tout le travail de la réflexion consiste à les isoler».
La maîtrise du trait par Cappiello suffit à exprimer qui est le modèle. Il n’a plus besoin de le présenter dans l’univers qui lui est familier pour lui donner une vie, comme il le faisait dans ses premiers tableaux. On retrouve là les qualités du caricaturiste, mais aussi celles de l’affichiste : Il crée la vie par le mouvement.
Le portrait d’Henri de Régnier, réalisé en 1909, est particulièrement intéressant de ce point de vue,
G. Apollinaire, dans un article paru dans L’Intransigeant le 3 avril 1910, écrit :
«Salle III ter. Leonetto Cappiello expose un portrait fort ressemblant d’Henri de Régnier… Son visage aux moustaches retombantes a cette expression dédaigneuse et rêveuse que donne à ceux qui reconnaissent l’auteur de la «Sandale ailée» l’impression que son corps étant présent, son esprit est ailleurs.»
Autre exemple « La jeune femme espagnole » ci-dessous. Bien que ses mains sur les hanches la campe sur place, elle nous entraîne vers la gauche de la toile par son regard vif.
Malgré toutes les qualités de ses tableaux, c’est surtout par la caricature, puis par l’affiche que Cappiello va imposer son art novateur.